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Mathieu HAREL-VIVIER

Pratique artistique

The Shape of Time 2019 - 2020

ou (Chênes gomme, bois de fer, terre rouge et rivière bleue), Installation, 2019-2020 est constituée de deux écrans vidéos diffusant en boucle une lente progression sur les eaux retenues par le barrage de Yaté qui viennent se superposer et se substituer en partie à la reproduction d'une image d'archive tramée (carte postale du panorama du Faubourg Blanchot à Nouméa, 1910) imprimée sur laid de papier peint noir et blanc marouflé au mur. La progression par bateau se fait à la rame à travers les "chênes gomme" et "bois de fer", espèces endémiques de Nouvelle-Calédonie longtemps utilisées dans la construction des premières maisons de calédoniens. Passé et présent sont ici placés en situation de se rencontrer, le temps s'ouvre et, si large qu'en soit l'empan, leur mise en relation attire l'attention sur la signification de cette rencontre.

EXPOSITION Prendre coutume - CENTRALE.box 2019 - 2020

Visuels de l'exposition Prendre coutume, CENTRALE.box, Bruxelles (BE)

Du 14 nov. 2019 au 12 janv. 2020. commissariat Carine Fol

Lauréat Watch this Space, Biennale du réseau transfrontalier d'art contemporain 50° nord

Mathieu Harel Vivier s’intéresse à la Nouvelle-Calédonie comme territoire traversé par les flux. Par sa situation en mer de corail et dans l’océan Pacifique Sud, son exploitation minière, mais également son métissage culturel ou ses coutumes, chaque pan du territoire calédonien s’organise autour de flux qui régissent nombre d’activités et construisent un paysage singulier. Qu’il s’agisse des mouvements marins, de l’arrivée du minéralier ou du transport du minerai, tout l’enjeu des recherches de l’artiste réside dans le déplacement des usages de la coutume kanak vers une réflexion sur le déploiement d’images dans l’espace d’exposition. Mixant photographies, sculptures, enregistrements sonores, vidéos et archives, deux facettes de cette réflexion sont présentées à la CENTRALE.box à Bruxelles et l’espace 36 en France.

Partenariat Centre régional de la photographie Hauts-de-France, CRP/, Douchy-les-Mines. Avec la participation du Fresnoy – studio national des arts contemporains, Tourcoing, et le soutien de l’ESAD, École Supérieure d’Art et de Design de Valenciennes

Textura 2018 - 2019

Réalisée sur le territoire calédonien façonné depuis plus de 130 ans par l’activité minière, cette série de photographies s’attache à décrire la texture des choses ou bien encore l’écriture d’un paysage façonné par deux agents que sont l’Homme et le temps. Qu’il soit question de regarder en l’air, vers la mer ou vers la terre afin de considérer le sol qui vit sous nos pieds, il existe toujours une disposition, un mode d’entrecroisement des éléments pour peu qu’on s’en approche, comme dans un tissage, une écriture. Esthétiquement parlant, ces images se caractérisent par un effet de forte densité, de trame et de régularité ou de texture, produit par des fûts verticaux, horizontaux ou bien plus tumultueux encore.

Les danseurs 2018 - 2019

Constituée d'un groupe de cinq photographies de pandanus (arbuste côtier dont les racines et les feuilles sont utilisées par les femmes kanakes pour le tressage de divers objets bien souvent réalisés en prévision d'une coutume à venir), la série rappelle les postures adoptées par les danseurs lors des danses rituelles à l'occasion de grandes cérémonies sociales de propitiation comme le pilou, danse traditionnelle kanake chargée de significations symboliques en Nouvelle-Calédonie.

La pierre aux échanges 2019

C’est le fait personnel qu’il s’agit ici de considérer — un grand-père qui a vécu en Nouvelle-Calédonie de 1949 à 1962, travaillé sur différents sites miniers et vécu en tribu — comme un fait éminemment politique pour tisser des liens avec les expériences vécues des années plus tard sur place à la recherche d’images en accord avec ses récits et photographies. Contribuant à l’édification d’un tissu social, la coutume kanake est, contrairement à l’emploi français, définie comme suit : « la coutume ne se possède pas, elle se fait, elle se présente, se prononce ou se dépose de sorte que chaque geste, chaque mot constitue une coutume, c’est-à-dire un acte d’échange cérémoniel. »

Jusqu'à l'îlot Kindé 2019

Boucle vidéo. Dimensions variables.
Deux jeunes de la tribu de Mwara nous conduisent en plate alu (barque à fond plat) vers l'îlot Kindé en face de Thio depuis la plage de Mwara. La vidéo de la traversée met le spectateur en situation de proximité permanente avec l'île déserte qui apparaît dès lors comme un mirage.

Regarder Jusqu'à l'îlot Kindé

EXPOSITION Prendre coutume - espace 36 2019

Visuels de l'exposition Prendre coutume, espace 36, association d'art contemporain, Saint-Omer (FR)

Du 16 nov. au 14 déc. 2019. commissariat Benoït Warzée

Lauréat Watch this Space, Biennale du réseau transfrontalier d'art contemporain 50° nord

Mathieu Harel Vivier s’intéresse à la Nouvelle-Calédonie comme territoire traversé par les flux. Par sa situation en mer de corail et dans l’océan Pacifique Sud, son exploitation minière, mais également son métissage culturel ou ses coutumes, chaque pan du territoire calédonien s’organise autour de flux qui régissent nombre d’activités et construisent un paysage singulier. Qu’il s’agisse des mouvements marins, de l’arrivée du minéralier ou du transport du minerai, tout l’enjeu des recherches de l’artiste réside dans le déplacement des usages de la coutume kanak vers une réflexion sur le déploiement d’images dans l’espace d’exposition. Mixant photographies, sculptures, enregistrements sonores, vidéos et archives, deux facettes de cette réflexion sont présentées à la CENTRALE.box à Bruxelles et l’espace 36 en France.

Partenariat Centre régional de la photographie Hauts-de-France, CRP/, Douchy-les-Mines. Avec la participation du Fresnoy – studio national des arts contemporains, Tourcoing, et le soutien de l’ESAD, École Supérieure d’Art et de Design de Valenciennes

L'Oiseau endémique 2018

Si le terme associé à l’oiseau désigne l’espèce localisée dans une aire restreinte, il désigne aussi celui qui règne, sévit de manière constante, régulière ou répétitive. C’est l'attitude du coq de Philomène qui coquerique à souhait et tente de rivaliser avec la faune endémique de la tribu de la Table Unio. Nous sommes en Nouvelle-Calédonie près de Bourail où cagous, notous et perruches se font bien discrets face au gallinacé.

Écouter L'Oiseau endémique

Intérieurs 2012 - 2017

Une série d'images d'archives de l'intérieur du zeppelin LZ 129 est composée dans l'idée de générer les bases d'une invitation au voyage dans le cadre d'expositions. Celle-ci prennent alors les formes qui leur sont nécessaires pour s'adapter à l'espace d'exposition (bâche, papier peint, projection...). S’ils sont difficiles à identifier, ces ''Intérieurs'' sont tout à fait singuliers. La première image est une perspective du salon de l’appareil, dans lequel le mobilier – signé De Groot – vidé de ses usagers côtoie au mur une cartographie où les différents trajets de l’aéronef sont tracés...

Dirigeables sur images 2013 - 2017

En vue d'une exposition duo Rise & Fall dans laquelle est montré un parachute gonflé Albatros 2010 de Rémy Albert et pour faire suite à la problématique abordée dans celle intitulée LZ129 pour laquelle il avait été question d'exposer une série de cartes postales de dirigeable, la question de leur présentation se pose à nouveau. Étant convenu que l'exposition porterait un regard historique et poétique sur les figures du parachute et du dirigeable, les Spectres sont rapidement apparus comme décors ou paysages potentiels aux images de dirigeables. Dès lors, le décollage fonctionne comme point de rencontre entre les deux images.

Spectres 3D 2013 - 2016

Pensées comme équivalents en trois dimensions des formes qui apparaissent dans les images de la série Spectres, ces œuvres éphémères sont des emballages d’objets trouvés dans l’espace d’exposition. L’opération conduisant à la génération des images de la série Spectres est ici inversée. Au lieu d’ôter la peau de l’image, l’œuvre est créée par le recouvrement d’un ou plusieurs objets qu’il n’est plus dès lors possible d’identifier. À l’issue de l’exposition, les objets sont déballés et retrouvent leur emplacement. Finalement des objets indésirables et encombrant sont réinvestis dans une œuvre et participe à l’édification d’un monolithe noir qui camoufle moins qu’il révèle.

Errance 2007 - 2015

Ces images de supports et de formats variables contrastent avec la surface apparemment tranquille d'un quotidien urbain. La lumière y est particulière et joue avec l'artificialité. Parfois la présence d'un sujet souligne le caractère incongru de la situation.

Sauver des eaux 2010 - 2015

À l'origine de la série Sauver des eaux, un portrait flamand se déplace aux grès des courants de la lagune vénitienne. Après émersion, il s'avère que l'image appartient à un livre d'histoire de la peinture. Les photographies rendent alors compte de l'impossible préhension des pages que chaque tentative délite un peu plus. Une reproduction se joint à une autre jusqu'à former une nouvelle composition, et ce, à partir des portraits de peintres italiens et flamands tels Marco Barbarigo (suiveur de Jan Van Eyck), Hans Memling, Albrecht Dürer, Lorenzo Lotto, Antonello Da Messina, Giovanni Bellini, etc.

Jeunes pionniers 2012

Le regard du sujet fuit celui du spectateur pour mieux l'inviter à contempler les nuages, traces météorologiques de phénomènes atmosphériques comme le vent, la tempête ou l'orage qui agissent tels des miroirs nous renvoyant des images, celles de nos projets, de nos rêves, de nos pensées. (Projet réalisé avec les élèves de l'école de Pleumeleuc en partenariat avec l'Aparté à Iffendic et Les Prairies - Ateliers de Rennes - Biennale d'art contemporain.)

Trajet quotidien 2008 - 2011

Réalisées à Bialystok en Pologne à travers la vitre embuée d'un véhicule, ''Trajet quotidien'' est une série, un enchaînement de cinquante-quatre photographies donnant à voir des habitations communes éloignées du centre urbain. Loin des monuments et lieux touristiques, ce trajet - faussement quotidien de part sa durée - révèle une périphérie dans un monde globalisé où les caractéristiques tendent à s'effacer et déconstruit la notion de visite par son seul centre. Dans l’espace d’exposition, l’accrochage linéaire fait référence au déplacement et les espaces réservés entre certaines images correspondent au temps d’attente occasionnés par la circulation.

Camera Obscura 2011

Dans un protocole similaire à celui qu’utilise Hubert Duprat dans les années 80 pour "L’atelier ou la montée des images", le mur de l’espace de travail reçoit l’image inversée du paysage extérieur soit le ciel et les toits. Cette fois au troisième étage de l’hôtel de ville de Pont-Aven, l’un des ateliers est entièrement occulté d’une bâche noire percée d’un simple trou (sténopé). À l’intérieur de l’atelier devenu espace d’observation, la ville témoigne de son lot d’évènements hors du commun, du ralliement de bikers, à la dispersion des nuages...

Spectre 2009 - 2010

Chaque image de cette série a été produite par retrait de la couche supérieure d’une image polaroïd de petit format. Une fois épluchée, l’image laisse apparaître la matière du support photographique. Au delà de la surface de l'image, dans l'épaisseur, le référent s'est évanoui ou n'a parfois même jamais existé. Paysage, montagne virile, drap fantomatique... Recomposée, la série invite à la rêverie.

Spectre 2010

Chaque image de cette série est issue de la projection sous agrandisseur de films instantanés épluchés utilisés comme négatif.

Contreforme 2009

D’apparence un motif informe flotte de façon énigmatique sur un fond homogène. L’objet est posé, l’ombre se forme et donne une présence à l’objet pourtant vidé de son contenu. La neutralité du fond est idéale à la formation de l’ombre qui dédouble la silhouette et atteste la présence de l’objet. Etrangement, le contour de l’objet enferme une réalité à laquelle il n’appartient pas. L’énigme est d’autant plus marquée que l’adéquation entre fond et forme est devenue invalide. Une incongruité relationnelle des éléments naît alors de cette composition...

En Famille 2009

En Famille constitue un ensemble iconographique sélectionné pour ses qualités lié à l'accident photographique, tout en laissant une place au souvenir, au dérisoire, à l'affectif, au constat, au rituel, à l'ordinaire, au solennel, à l'anodin.

Paysage 2009

Quand l'appareil s'emballe, les images produites issues alors d'un dispositif ''célibataire'' ne sont bien souvent que le reflet des humeurs de l'appareil photographique.

Révéler, dupliquer, abstraire, distraire, contraster, effacer 2009

Révéler, dupliquer, abstraire, distraire, contraster, effacer sont autant de processus mis en oeuvre lors d'un développement argentique. C'est en réponse à l'invitation de la Théâtrerie que la volonté d'affirmer le processus s'est imposé.

Artifices 2007

Un mirage ? entre ciel et mer, dans les nuages... Quand la réalité n'est pas assez précise pour nous renseigner sur ce qu'elle représente.

Aqua Tv 2007

L’image est abstraite et affirme une incapacité à décrire les objets photographiés. Aucun élément du procédé de production photographique n’a été omis. C’est par l’association de deux objets dans le champ que la réalité s'est perdue.

Derrière l'écran 2007

Ces images agencées en série forment une narration des attitudes adoptées lors des prises de vues au sténopé.

Sur l'écran 2006

« L’ombre personnifie l’ensemble de ce que le sujet ne reconnaît pas et qui directement ou indirectement le poursuit inlassablement » Carl Gustave Jung

Passage 2006

Le support transparent est chargé d’une mémoire des passages du sujet devant l'objectif du sténopé.

Sténopé 2005

Le sténopé, œil de la première camera obscura est employé dans un dispositif de mise en scène pour générer une image afin de révéler quelque chose de l'ordre du mouvement, du déplacement.

Hommage à R. Mutt 2004

Réalisation : HAREL Guillaume