L’optimisme était de mise à Istanbul (1)
La nécessité d’une pensée optimiste portée sur le monde.
Le 25 septembre 1987 s’ouvrait la première Biennale d’Istanbul. Ce n’est qu’en 1997 pour sa cinquième édition que cette manifestation trouve la forme qu’elle possède actuellement. La biennale conçue par René Block n’est alors plus divisée en pavillon nationaux mais confiée à un directeur artistique ou Curator. Douze ans plus tard, le 8 septembre 2007, la 10ème édition voit le jour avec le commissariat de Hou Hanru*1. A la fin de l’été 2007, quelques jours avant les vernissages de cette gigantesque manifestation, la situation politique de la Turquie fait la une des journaux avec l’élection du Président Gül le 28 Août. Dans un tel contexte la question n’est pas de remettre en cause la forme de la proposition, mais davantage de trouver le commissaire capable d’interroger la place politique de la Turquie dans le monde. Candidate à l’entrée dans l’Europe, le débat est ouvert à travers chaque œuvre présentée. Chacun à son niveau défend ses idées sur le sujet, dans un cadre qui est celui qu’Hou Hanru a mis en place.
Hanru choisit de nouveaux espaces de présentation, des lieux significatifs par leur fonction et leur situation dans la ville. Jusqu’à maintenant la Biennale investissait les lieux touristiques d’Istanbul. Le parcours du visiteur croisait celui du touriste. Le choix de l’implantation de la majeure partie de l’exposition dans l’enceinte des jardins du Palais de Topkapi par Rosa Martinez en 1997 en est un exemple. Ce palais situé à Sultanahmet dans le quartier le plus touristique de la ville est un des lieux les plus visités avec la Mosquée bleue et Sainte Sophie. Pour cette 10ème édition, la proposition est tout autre et place le visiteur dans une découverte active de la ville. “Dans ce dédale, il n’est pas toujours facile de trouver les expositions, mais cela offre l’avantage de se perdre en découvrant une réalité de la ville éloignée des circuits touristiques.”*2 Chaque espace est l’occasion de défendre la singularité d’un parti prix distribué dans la globalité de la manifestation.
*1 Né en 1963 à Canton en Chine. Hou Hanru est critique d’art et commissaire d’exposition. Il a était commissaire de Nuit blanche à Paris, de la Biennale de Tirana en Albanie, de Out of Sight à Amsterdam, de la Triennale de Canton et est actuellement directeur du San Francisco Art Institute.
*2 MICHARD, Martine, FERRES, Eva, et SAINT-PIERRE, François, Istanbul, l’optimisme nécessaire, Multiprise, courants artistiques en Midi-Pyrénées, n°8, décembre 2007, pp.12-14.
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